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Possible cas d’excision sur un enfant de 2 ans: une enquête est déclenchée



La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a ouvert une enquête sur un possible cas d’excision sur une enfant de deux ans, après qu’un CPE a dénoncé dans les médias l’inaction de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). 

Dans un communiqué publié jeudi matin, la Commission des droits explique avoir ouvert une enquête de sa propre initiative après avoir été alertée par les médias.

«L’enquête vise à vérifier si les faits allégués sont véridiques et si les droits de l’enfant ont été respectés. Elle a aussi pour but de s’assurer que des mesures soient prises afin qu’une telle situation ne se reproduise pas», peut-on lire.

En octobre dernier, c’est lors d’un changement de couche que deux éducatrices ont constaté la possible excision d’une enfant de 2 ans. Après avoir contacté Info-Santé, elles se sont tournées vers la DPJ, qui a indiqué qu’il s’agissait d’un cas «trop délicat» pour qu’une enquête soit ouverte, selon les informations obtenues par La Tribune, mercredi.

  • Écoutez l’entrevue avec Djenabou Sangare, responsable du dossier Mutilation génitale féminine et Excision et coordinatrice de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, à l’émission de Sophie Durocher via QUB radio: 

La Commission souligne qu’en signalant sa préoccupation à la DPJ, «le personnel du CPE a fait exactement ce que l’article 39 de la Loi sur la protection de la jeunesse exige».

Elle rappelle par ailleurs que la pratique de l’excision ou toute forme de mutilations génitales est interdite au Québec et passible de sanctions criminelles.

· Écoutez Bilkis Vissandjée, chercheuse au Centre de recherche en santé publique de l’Université de Montréal ainsi qu’au centre de recherche SHERPA, au micro de Benoit Dutrizac via QUB radio:

«La Charte ne justifie ni ne cautionne aucun acte qui compromet la sécurité, l’intégrité physique et le bien-être d’une personne. Au contraire, le droit à la vie, à la sûreté et à la dignité [est un] des piliers de la Charte et le droit à l’égalité exige que toutes les personnes reçoivent la même protection, peu importe leur origine, leur sexe ou leurs croyances.»

La DPJ fermement critiquée

Plusieurs professionnels évoluant dans le milieu de l’enfance s’expliquent mal la réaction de la DPJ dans cette affaire.

«C’est une forme de voie de fait grave, et que la DPJ décide de ne pas intervenir... j’ai des enjeux avec ça», assure Me Valérie Assouline, avocate en droit de la famille et de la jeunesse.

«C’est très paradoxal, pour dire le moins, puisque je veux dire, quand même, leur mission, c’est la protection de l’enfance. Et là on se retrouve dans une situation où on a une gamine de 2 ans qui n’a pas les mots pour exprimer ce qui lui est arrivé et qui n’est pas protégée», déplore Sophia Koukoui, psychologue clinicienne chez la Fondation Sensolia.

La jeune fille sera évaluée médicalement dans les prochains jours.

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