Une assistante pédagogique risque son emploi en raison de son compte OnlyFans

Kristin MacDonald, qui est assistante pédagogique, risque d'être congédiée par son employeur, l'école secondaire Terry-Fox, à Port Coquitlam, en Colombie-Britannique, si elle ne supprime pas son compte OnlyFans.

La direction de l'établissement lui demande de cesser toute activité sur tous ses réseaux sociaux, y compris OnlyFans, sous peine de mesures disciplinaires pouvant aller jusqu'au licenciement.

Or, Kristin MacDonald assure qu'elle s’est inscrite sur la plateforme OnlyFans pour arrondir ses fins de mois, car elle élève seule son enfant. C'est désespérant, vous savez, quand on gagne moins de 50 000 $ par an dans l’un des endroits les plus chers du Canada, si ce n’est du monde.

Bien qu’elle adore son métier d’assistante pédagogique, le maigre revenu qu’elle reçoit grâce à sa profession ne lui permet pas de joindre les deux bouts, soutient la résidente de Maple Ridge. C’est l’une des raisons pour lesquelles elle s'est tournée vers OnlyFans.

Kristin MacDonald s’est assurée d’utiliser un pseudonyme, car c’est une activité parallèle [qu’elle voulait] faire de manière très privée, raconte-t-elle, même si son compte OnlyFans est ouvert au public. Elle publie des images à caractère sexuel pour toute personne prête à payer le tarif qu’elle a fixé, mais précise qu’elle ne propose aucun service sexuel.

Je dirais que [le contenu] c’est tout sauf Pornhub.

Kristin MacDonald possède également un compte Instagram, utilise le même pseudonyme, qui promeut son compte OnlyFans. Elle a pris soin de bloquer ses collègues et n'utilise aucune de ses coordonnées personnelles pouvant permettre de faire un rapprochement avec sa vie professionnelle.

La vie privée, pas si privée

Sa vie bascule le 28 avril lorsqu’elle reçoit un courriel de l’École secondaire Terry-Fox, où elle travaille.

Nous vous demandons de cesser immédiatement toute activité et de supprimer tous les comptes de médias sociaux en ligne, y compris, mais sans s'y limiter, Facebook, Instagram, TikTok et OnlyFans, écrit la direction de l’établissement dans un courriel. Le non-respect de cette obligation peut entraîner des mesures disciplinaires pouvant aller jusqu'au licenciement.

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Kristin MacDonald travaille pour la commission scolaire de Coquitlam depuis 2015, où elle aide des élèves ayant des besoins spéciaux. Cette envie d’aider les autres découle du fait qu’elle a grandi avec un frère autiste.

La commission scolaire a refusé de faire des commentaires ou de fournir des éléments d’information, une règle « à l’égard de n’importe quel élève ou employé ». L’École secondaire Terry-Fox n’a pas répondu à nos demandes d'entrevue.

Lorsqu’elle a appris que des plaintes ont conduit à cet avertissement, l’assistante pédagogique dit s’être sentie mal, puis s'est dit qu'elle faisait l'objet de discrimination.

Bien qu’elle envisage de fermer son compte OnlyFans, Kristin MacDonald estime ne pas pouvoir joindre les deux bouts sans ce revenu supplémentaire. Je suis dans une situation précaire. Sans OnlyFans, je n’ai plus de source de revenus.

Un code de conduite strict

Or, le Code de conduite de la commission scolaire de Coquitlam stipule dans le paragraphe qui concerne les comportements en dehors du service et médias sociaux, que les actions des employés au travail et dans leur vie privée sont susceptibles d'affecter négativement les activités et la réputation du district.

Les employés doivent se rappeler qu'ils sont des modèles au sein de la communauté et ne doivent pas s'engager dans des activités en dehors du service, y compris en ligne et sur les médias sociaux [...] qui pourraient avoir un impact négatif sur les opérations, la réputation ou l'environnement de travail du district.

Randy Kootte, le président du syndicat CUPE 561, qui représente les assistants pédagogiques, explique cependant que c'est l’une des professions les moins bien payées, ce qui incite certains d'entre eux à avoir des emplois en parallèle.

Le responsable syndical s’interroge d’ailleurs, car il ne voit aucune règle que Kristin MacDonald aurait enfreinte dans la convention collective ou dans les politiques du district. Une enquête sera mise en place et Kristin MacDonald sera entendue : Personne n’a entendu sa version des faits pour le moment, déplore Randy Kootte. Nous sommes de son côté et nous lui apporterons notre soutien à travers cette épreuve.

Lia Moody, avocate spécialisée en droit du travail à Samfiru Tumarkin, estime que l'assistante pédagogique pourrait être sanctionnée s'il existe une politique du district décrivant ce qui est attendu et les conséquences d'un comportement inapproprié en ligne.

Avec les informations d'Yvette Brend