Star Wars Kid: le Séminaire Saint-Joseph s’est excusé à Ghyslain Raza

Ghyslain Raza lors de son passage à Tout le monde en parle, dimanche soir. On le voit en compagnie du réalisateur Mathieu Fournier.

Le Séminaire Saint-Joseph a présenté des excuses à Ghyslain Raza, lors de sa visite à l’école, l’automne dernier, dans le cadre du tournage du documentaire Dans l’ombre du Star Wars Kid, affirme Dany Dallaire, directeur de l’établissement scolaire.


«On a eu une bonne discussion ensemble et l’école a pu lui présenter ses excuses», raconte M. Dallaire, qui n’était pas à l’emploi du Séminaire au moment des événements, en 2003. «Au nom du Séminaire Saint-Joseph, on tient à saluer son courage, sa résilience et son authenticité», a-t-il ajouté.

M. Raza, qui était invité à Tout le monde en parle, dimanche soir, a raconté qu’il a été obligé de changer d’école à la suite du tumulte causé par la publication sur Internet d’une vidéo le montrant en train de manier un bâton comme un sabre laser. La vidéo avait été diffusée à son insu par des élèves qui voulaient se moquer de lui. «J’étais vraiment devenu le problème. Je ternissais l’image de l’institution. À leurs yeux, c’était moi qui devais quitter», a-t-il déclaré à Tout le monde en parle.

«Ils vous ont mis dehors?», a demandé incrédule, l’humoriste Mariana Mazza. «Dans les faits oui», a répondu, M. Raza.

M. Dallaire comprend sa réaction. «C’est comme ça que lui l’a vécu. Il sent que l’école ne l’a pas protégé, il sent qu’il a été tassé par l’école. Nous, à part dire qu’on est désolé de ça et de faire amende honorable avec ce qui s’est passé il y a 20 ans, il n’y a pas grand-chose qu’on peut faire de plus aujourd’hui.»

Le Séminaire n’a pas hésité à ouvrir ses portes à l’équipe du documentaire, raconte le directeur. On y voit la salle où a été tournée la célèbre vidéo. De plus, M. Raza fait part de son expérience à une classe d’élèves. «L’objectif de son documentaire est de sensibiliser les gens et de susciter la discussion. Ça atteint vraiment la cible.»

Le film va d’ailleurs être visionné dans le cadre d’une activité pédagogique. «Je tiens à dire que tous nos élèves vont voir le documentaire dans les prochains jours», a précisé M. Dallaire.

La cyberintimidation n’existait pas à cette époque. Les interventions ont bien changé depuis. «Si ça se produisait aujourd’hui, c’est sûr que ça serait géré de façon différente. [...] On est bien outillé présentement. On a des éducateurs, des éducatrices, des psychoéducateurs et des psychoéducatrices dans les écoles. Ce sont des gens qui nous aident dans ce genre de dossier.»

Quant aux élèves qui avaient publié la vidéo, M. Raza dit ne pas leur en garder rancune. «J’avais 15 ans mais eux aussi étaient mineurs. Des erreurs de jeunesse, ça n’a pas à nous suivre pour le restant de nos jours. [...] À partir de là, j’espère qu’ils sont en paix, j’espère qu’ils sont passés à autre chose», a-t-il confié à Tout le monde en parle.