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Un ours polaire en cavale en Gaspésie

La présence de l’animal dans ce secteur surprend des biologistes

CANADA-ANIMAL-CLIMATE
AFP


MISE À JOUR : L’ours polaire qui avait été aperçue dans le secteur de Madeleine-Centre, en Gaspésie, samedi, a été «neutralisé», a annoncé la Sûreté du Québec dimanche matin. 


Un ours polaire a été aperçu hier dans le secteur de Madeleine-centre, en Gaspésie, un phénomène «pas du tout commun», mais qui risque d’arriver de plus en plus souvent en raison du réchauffement climatique, s’inquiète un biologiste.

• À lire aussi: Dans l’Arctique russe, le cannibalisme en hausse chez les ours blancs

Des témoins disent avoir aperçu l’animal à fourrure blanche dans ce secteur de la Haute-gaspésie, situé à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Gaspé.

«Le chien jappait et j’ai entendu mon conjoint crier “Il y a un ours ! Il y a un ours !”» a raconté à L’AFP Sophie Bonneville, qui réside quelques mois par année dans ce village d’environ 2000 habitants.

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AFP

Étonnée par la présence du prédateur de l’arctique dans sa cour, la femme a indiqué que «personne n’a jamais vu ça, même les agents de la faune ni la police. Les gens pensaient que c’était une blague».

Hier, la police assurait la sécurité du secteur, où de nombreux piétons ont l’habitude de faire des promenades.

«On a fait du porte-à-porte pour aviser les résidents du secteur de demeurer à l’intérieur», a expliqué Stéphane Tremblay, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ), disant «n’avoir jamais vu», lui non plus, une pareille situation.

«INHABITUEL»

«Ce n’est pas du tout commun. C’est très loin au sud pour qu’un ours polaire s’y déplace», explique le biologiste de l’université de l’alberta Andrew Derocher.

«C’est très inhabituel de voir une espèce aussi nordique se retrouver aussi loin de sa limite sud de distribution», a réagi pour sa part la biologiste et chercheuse en écologie marine Lyne Morissette, précisant que «les dérèglements climatiques actuels y sont pour quelque chose».

UN EXCELLENT NAGEUR

Parmi les hypothèses possibles, le spécialiste des ours polaires Andrew Derocher avance celle que l’animal aurait pu se séparer de la glace de mer en chassant. Comme ces bêtes sont d’excellentes nageuses, celle-ci aurait très bien pu nager jusqu’en Gaspésie.

«Le défi va être de quitter le secteur, pense M. Derocher. Ça sera très difficile pour lui de se reconnecter à la glace de mer.»

Le sort qui attend l’animal n’est toujours pas connu. «Les agents de la Faune vont gérer l’animal», a précisé le porte-parole de la SQ.

Le biologiste craint que l’ours polaire n’essaie éventuellement d’entrer dans des domiciles pour se nourrir. «Il devra être capturé ou être tué rapidement», estime-t-il.

DE PLUS EN PLUS SOUVENT

Malheureusement, le réchauffement climatique risque d’augmenter les probabilités que de tels événements surviennent plus fréquemment.

«La glace de mer est de plus en plus imprévisible», soutient Andrew Derocher.

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