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Le maire de Shawinigan ne «connaissait pas personnellement Yves-François Blanchet»

Le maire de Shawinigan, Michel Angers, est catégorique: il ne connaissait pas personnellement Yves-François Blanchet quand ce dernier était ministre de l’Environnement sous Pauline Marois et qu’il a approuvé la construction de l’usine de filtration d’eau qui multiplie les infractions environnementales.

Le Bureau d’enquêtes a révélé jeudi matin que le maire avait d’ailleurs reconnu être un ami du couple que formait l’actuel chef du Bloc québécois, M. Blanchet et Nancy Déziel, à l’époque conseillère municipale de Shawinigan, en Mauricie. Il avait aussi confirmé aux médias locaux qu’il agirait comme célébrant à leur mariage.

Michel Angers a toutefois soutenu de son côté, qu’il avait rencontré M. Blanchet qu’à deux reprises pour lui demander d’accélérer l’approbation du projet d’usine de traitement d’eau potable de Lac-à-la-pêche. Depuis sa mise en service en janvier 2020, l’usine a accumulé cinq avis de non-conformité émis par le ministère de l’Environnement.

L’enjeu à l’époque était de savoir si l’eau allait être puisée dans le Lac-à-la-Pêche, comme le souhaitait Angers, ou si elle allait plutôt l’être dans la rivière Saint-Maurice, comme l’exigeait le ministère de l’Environnement.

Le maire de Shawinigan a affirmé que le projet, qui a couté plus de 60 millions $, avait déjà bien avancé avec le gouvernement précédent, les libéraux de Jean Charest. «M. Blanchet a fait débloquer le projet quand il est arrivé. Mais j’insiste, je n’avais pas de lien étroit avec lui à ce moment», a-t-il dit.

«Après mes rencontres avec lui, il a demandé au ministère de prendre en considération nos arguments. Nous puisons l’eau dans ce lac-là depuis 100 ans et c’était aussi une question d’économie d’argent», a ajouté M. Angers.

Fiasco écologique 

Depuis 2020, l’usine de traitement des eaux a reçu cinq avis de non-conformité pour des rejets toxiques, notamment dans un ruisseau, en plus de faire l’objet d’une enquête du ministère de l’Environnement.

Les travaux de nécessaires à la conformité des normes environnementales et au nettoyage du ruisseau situé à proximité couteront des centaines de milliers de dollars.

Et la ville de Shawinigan ne compte pas payer la facture toute seule, a soutenu Michel Angers. «On va demander des comptes aux sous-traitants à qui nous avions confié le projet, qui je le rappelle, était clé en main», a-t-il dit.

Celui qui sollicitera un quatrième mandat à la tête de la Ville n’exclut pas que des procédures judiciaires soient entreprises. Il compte aussi demander l’aide des deux paliers de gouvernements pour absorber la facture.
«C’est une technologie expérimentale approuvée par Québec et nous étions les cobayes. Nous n’avons pas eu le choix d’y aller avec le système membranaire en raison du plus bas soumissionnaire. On voit ce que ça fait maintenant», a souligné le maire.

D’autres villes ont connu des déboires avec cette technologie, mais M. Angers a assuré qu’il n’était pas au courant des problèmes avant la mise en service de l’usine. «Nous l’avons appris après. Est-ce que je suis content d’être dans un projet expérimental ? Non», a-t-il expliqué.

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