Vous naviguez sur le site de Radio-Canada

Aide à la navigation

La destination d’information de Radio-Canada

Manifestation à Ottawa : plus de 100 arrestations

Un policier.

Sept corps policiers participent à l'opération en cours à Ottawa.

Photo : Radio-Canada / Michael Charles Cole

Radio-Canada

Le Service de police d’Ottawa (SPO) rapporte que plus de 100 arrestations ont été effectuées depuis le début de la journée de vendredi et que les manifestants ont été déplacés de la rue Rideau jusqu'à l'avenue Mackenzie.

Le SPO a indiqué sur son compte Twitter en fin de journée vendredi que les agents sur le terrain rencontraient de l’opposition de la part de manifestants.

L’opération policière va de l’avant, ça se déroule comme prévu. [...] Nous allons poursuivre cette opération 24 heures sur 24 jusqu’à ce que les résidents et la communauté récupèrent leur ville, a dit en conférence de presse vendredi après-midi le chef intérimaire du SPO, Steve Bell, entouré du commissaire adjoint de la Police provinciale de l’Ontario (PPO), Chris Harkins, et du commissaire adjoint de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Mike Duheme.

Steve Bell a assuré que les policiers font tout en leur pouvoir pour éviter d’avoir recours à la force.

M. Bell a par ailleurs indiqué qu’aucun manifestant n’avait subi de blessures au cours des dernières interventions. Un policier a toutefois été légèrement blessé, mais il a reçu les soins nécessaires.

Des policiers à cheval dans la rue.

Des policiers à cheval ont été aperçus vendredi soir au centre-ville d'Ottawa à l'angle des rues Rideau et Sussex.

Photo : Radio-Canada

Des policiers à cheval ont été dépêchés dans les rues d'Ottawa au cours de la journée pour établir une distance sécuritaire entre les policiers à pied et les manifestants. Or, une personne dans la foule a lancé une bicyclette à proximité d'un cheval afin de le blesser, a rapporté le SPO sur Twitter. L'individu a été arrêté pour avoir tenté de faire du mal à un animal de service.

D'un autre côté, cependant, des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux en soirée selon lesquelles des manifestants auraient été bousculés par des chevaux. En guise de réponse, la police a publié un message sur Twitter pour indiquer qu'aucun manifestant n'avait été blessé à sa connaissance et que quiconque était tombé s'était relevé et avait quitté les lieux.

Le maire d’Ottawa, Jim Watson, qui reçoit des mises à jour de la police toutes les heures, s'est dit satisfait de l’opération lors d’une entrevue à l’émission Sur le vif en après-midi vendredi.

Des manifestants dans la rue.

Les manifestants à Ottawa ont été délogés de la rue Rideau au début de la soirée.

Photo : Radio-Canada / Michael Charles Cole

Je suis très fier du plan et de la performance de notre chef Steve Bell et de toute l’équipe de policiers sur place.

Une citation de Jim Watson, maire d'Ottawa

Toutefois, M. Watson s’attend encore à plusieurs jours de désordre avant que la capitale fédérale ne retrouve son calme.

Pour le moment, c’est très positif, mais ce n’est pas fini. Il y a encore beaucoup de travail à faire au cours des 12 à 15 prochaines heures, a-t-il dit.

Des policiers.

Un manifestant s'adresse aux policiers à Ottawa le 18 février 2022.

Photo : Radio-Canada / Michael Charles Cole

Le maire d'Ottawa estime que les travaux de nettoyage du centre-ville pourraient prendre plusieurs semaines une fois que les manifestants auront déserté les rues.

Nous avons un plan méthodique qui va prendre du temps, a pour sa part indiqué le chef par intérim du SPO, Steve Bell.

Le compte rendu de Laurence Martin

Arrestations et chaîne humaine

Les arrestations ont commencé vendredi matin et la plupart des personnes arrêtées ont été accusées de méfaits. Au coin des rues Sussex et Rideau, la police a progressé lentement, mais elle a dû faire face aux manifestants qui avaient formé une chaîne humaine et placé des enfants entre eux et les forces de l'ordre, a indiqué le SPO.

Devant un fort déploiement policier, les manifestants ont d'abord entamé l'Ô Canada avant de reculer très lentement à mesure que les policiers avançaient.

Forces de l'ordre et manifestants se trouvaient très près les uns des autres. Patiemment, les policiers ont tenté de les faire reculer sur la rue Wellington.

Le SPO a indiqué qu'il avançait en ligne lentement pour donner aux personnes qui veulent partir la possibilité de le faire.

Un gros déploiement policier.

Le déploiement policier était impressionnant vendredi matin dans les rues d'Ottawa.

Photo : Radio-Canada

Les effectifs policiers ont revêtu un équipement différent au fur et à mesure qu'ils approchaient de la colline du Parlement et que le nombre de personnes se densifiait. Des drones ont aussi été déployés.

Un manifestant croisé vendredi matin a réitéré les raisons qui l’ont conduit à se joindre au mouvement à Ottawa.

C’est le respect des droits et libertés. On est ici pour se tenir debout. Il y a une différence entre être violent et être droit et debout. Moi, je suis droit et debout, je suis ici pour défendre les droits et libertés. [...] On est là pour que les gens rendent des comptes.

Un policier discute avec un automobiliste.

Tout autour du périmètre de sécurité au centre-ville, les policiers ont installé des barrages et informent les automobilistes à propos des détours.

Photo : Radio-Canada / Francis Ferland

Le SPO a commencé son opération sur la rue Nicholas, selon ce qu'ont constaté les journalistes de Radio-Canada présents sur place. Avant d'intervenir, ils avaient une nouvelle fois conseillé aux manifestants de partir immédiatement et à ceux qui demeuraient sur place de rester pacifiques et de respecter la loi.

Faut-il y voir des représailles? Les lignes du 911 ont de nouveau été surchargées pour des signalements d'affaires policières non urgentes, selon la police.

Sur le terrain, la police a procédé à des arrestations, tandis que le remorquage de camions et de véhicules installés au centre-ville depuis le 28 janvier dernier a débuté. Selon la police, plus de 100 personnes ont déjà été interpellées et 21 véhicules ont été remorqués.

Un camion se fait remorquer.

Les premiers remorquages ont commencé à Ottawa vendredi.

Photo : Radio-Canada

Une des figures de proue du convoi, Pat King, qui avait demandé aux manifestants vendredi matin de marcher jusqu'à la colline du Parlement et aux camionneurs de placer leurs véhicules devant les dépanneuses pour les empêcher de procéder à des remorquages avant de leur conseiller de se replier, a été arrêté au début de l'après-midi.

Deux organisateurs en cour vendredi

Deux organisateurs du convoi de camionneurs, Tamara Lich et Christopher John Barber, ont également été arrêtés jeudi sur la colline du Parlement au moment où des camionneurs continuaient de faire fi des appels à mettre fin au blocage.

Un autre organisateur du convoi, Daniel Bulford, a lui aussi été arrêté.

Vendredi, le SPO a précisé que M. Barber, 46 ans, comparaîtra en cour vendredi. Le Saskatchewanais fait face à trois accusations, notamment pour avoir conseillé à d'autres personnes de commettre un méfait, d'avoir commis un délit d'entrave et d'avoir conseillé à autrui de commettre un délit d'entrave.

Une femme entourée de deux policiers.

Tamara Lich, une des organisatrices du convoi de camionneurs, parle avec des policiers le 17 février 2022.

Photo : Reuters / Patrick Doyle

Mme Lich comparaîtra elle aussi en cour vendredi. L'Albertaine de 49 ans devra répondre à une accusation d'incitation à commettre un méfait.

Perturbations à prévoir

L'intervention de la police d'Ottawa et de ses partenaires entraîne de lourdes perturbations pour les résidents à Ottawa.

Les forces de l’ordre ont établi un périmètre de sécurité au centre-ville d’Ottawa et bloqué plusieurs sorties de l’autoroute 417 qui permettent d’accéder au centre-ville entre le boulevard Saint-Laurent et la rue Parkdale.

Un barrage de police.

La police d'Ottawa bloque plusieurs accès au centre-ville depuis l'autoroute 417.

Photo : Radio-Canada / Francis Ferland

Le périmètre de sécurité va de la rue Bronson à l'ouest jusqu'au canal Rideau à l'est et du parlement au nord jusqu'à l'autoroute 417 au sud. Des points de contrôle ont été établis à plusieurs endroits de la capitale nationale afin de contrôler l’accès au centre-ville.

L'ensemble des rues du centre-ville d'Ottawa, où l'accès à certaines artères est réduit ou interdit à l'intérieur et autour de la zone sécurisée.

La zone sécurisée et les artères dont l'accès est limité ou qui sont fermées au centre-ville d'Ottawa

Photo : Radio-Canada / Yosri Mimouna

La circulation était très difficile à certains endroits, notamment sur les ponts pour les personnes en provenance de Gatineau. Par ailleurs, le pont du Portage et le pont Alexandra sont fermés aux piétons jusqu'à nouvel ordre.

Un embouteillage en hiver.

La circulation a été perturbée vendredi matin sur le pont Cartier-Macdonald en direction d'Ottawa.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Poudrier

La Ville a également annoncé la fermeture des stations du centre-ville de la ligne 1 de l’O-Train, de la station Pimisi à la station Hurdman, à compter du début du service du vendredi matin. Le service ferroviaire n’est assuré que de la station Tunney’s Pasture à la station Pimisi, à l’ouest, et de la station Blair à la station Hurdman, à l’est.

Le service complet sera rétabli dès que possible, a précisé OC Transport dans une mise à jour jeudi.

En revanche, les écoles sont restées ouvertes au centre-ville, selon ce qu'ont indiqué le Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario (CEPEO) et le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE). Du côté des écoles anglophones, toutes les écoles de l'Ottawa Carleton District School Board sont fermées pour une journée pédagogique qui était déjà prévue, a indiqué le conseil scolaire par courriel.

Par ailleurs, l’intervention policière a entraîné le report d’une contre-manifestation qui devait avoir lieu samedi. L’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) et Horizon Ottawa, les organisateurs de cette contre-manifestation, ont déclaré dans une publication sur Facebook que celle-ci n’aurait pas lieu en raison de la présence accrue de policiers. Un grand nombre d'entre nous sont à l'intersection d'identités qui courent un risque accru d'être ciblées par la police, y affirme-t-on avant de citer les exemples des communautés racisées, des personnes autochtones, etc. Naviguer à travers des postes de contrôle policier est incompatible avec nos valeurs d’inclusion et de solidarité.

La Chambre ne siège pas

Alors que devait se poursuivre le débat sur le recours à la Loi sur les mesures d'urgence à la Chambre des communes vendredi, les députés fédéraux ne siègent finalement pas.

La Loi sur les mesures d'urgence a été invoquée en raison de la manifestation au centre-ville d'Ottawa. C'est la première fois depuis qu’elle a été adoptée, en 1988. Le Parlement canadien a entrepris ce débat jeudi matin et un vote était prévu lundi soir.

Du côté du Sénat, un message envoyé aux sénateurs et au personnel vendredi matin indique qu'une opération policière est prévue sur la rue Wellington et à d’autres endroits du centre-ville d'Ottawa et qu'il leur est donc demandé de rester à l’écart du centre-ville jusqu'à nouvel ordre. On demande aussi aux personnes qui se trouvent déjà dans l'enceinte du Sénat de demeurer à l’intérieur de l’édifice et d'attendre les instructions des agents du Service de protection parlementaire (SPP).

En conférence de presse vendredi, le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a assuré que la police disposait de tous les outils dont elle avait besoin et qu'on constatait maintenant des progrès. Ceux qui occupent le centre-ville d'Ottawa ont eu amplement le temps de partir paisiblement et ils savent qu'ils en subiront les conséquences s'ils ne le font pas, a dit le premier ministre avant d'ajouter qu'il faisait confiance aux forces de l'ordre pour mettre un terme à tout cela.

La manifestation des camionneurs opposés aux mesures liées à la COVID-19 à Ottawa en était à son 22e jour vendredi.

Avec les informations de Claudine Richard et de La Presse canadienne

Chargement en cours
Chargement en cours

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Ottawa-Gatineau

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Ottawa-Gatineau.