À Pâques, des Sud-Africains s’en remettent à Dieu après les inondations

Toute la journée, les appels à la prière pour les victimes des inondations se sont multipliés lors des rassemblements religieux.

L’église toute blanche est l’une des rares constructions encore debout dans ce township de la banlieue de Durban, sur la côte est de l’Afrique du Sud, frappée par de violentes inondations qui ont fait 443 morts et détruit des milliers de maisons.


Sous un ciel encore menaçant après une semaine de fortes pluies qui ont provoqué des crues et des glissements de terrain meurtriers, quelque 200 fidèles se sont rassemblés à l’United Church of Christ d’Inanda pour prier en ce dimanche de Pâques.

La plupart des victimes des intempéries ont été enregistrées dans la région de l’agglomération de 3,5 millions d’habitants dans le KwaZulu-Natal (KZN) ouverte sur l’océan Indien.

Thulisile Mkhabela dit être venue à l’église pour trouver «le réconfort et la force de surmonter cette épreuve», la pire catastrophe naturelle jamais vue dans le pays. Des tempêtes et des cyclones dévastent régulièrement les pays voisins comme le Mozambique ou Madagascar mais l’Afrique du Sud est généralement épargnée.

Thulisile faisait des travaux dans sa maison, elle voulait la rénover. Quand elle est rentrée lundi soir, tout était anéanti.

«Nous avons sorti tout ce que nous pouvions et nous avons emmené les enfants». À peine sortis, les murs se sont effondrés. La famille a désormais trouvé refuge chez son frère. Ils vivent à douze dans une maison qui ne compte que deux pièces.

Ruines

Dans l’église au toit en tuiles, certains pleurent, d’autres s’effondrent. Il fait une chaleur moite.

De nombreuses familles ont été décimées, perdant plusieurs membres en l’espace de quelques secondes. Des enfants, des bébés sont morts noyés ou ensevelis dans des coulées de boue. Des milliers de maisons ont été rasées, plus de 550 écoles ont été touchées.

Quelque 200 fidèles se sont rassemblés à l’<em>United Church of Christ d’Inanda</em>.

Habituellement pendant ce long weekend férié, Durban surnommée parfois «la ville la plus chaude», populaire pour ses longues plages et ses courants tropicaux portés par l’océan, serait remplie de touristes et de Sud-Africains venus rejoindre leur famille.

«Après les défis que nous traversons, nous réussirons à nous relever même si nos maisons sont tombées et nos infrastructures sont en ruines», a encouragé le révérend devant une assemblée qui a acquiescé, les mains levées.

Toute la journée, les appels à la prière pour les victimes des inondations se sont multipliés lors des rassemblements religieux.

Des larmes roulant sur ses joues, Nokuthula Chili doute. «Je ne sais pas si j’aurais les moyens de reconstruire», confie-t-elle en décrivant sa maison remplie d’eau jusqu’aux épaules, les murs et le sol fissurés. Tous les meubles détruits.

«J’ai travaillé si dur pour construire cette maison. Voir tout s’effondrer si vite sous mes yeux, ça m’a brisée», avoue-t-elle. Mais dans son malheur, elle se réjouit que son mari, ses enfants et deux petits-enfants aient survécu.

«Tout ça s’est produit juste avant le dimanche de la résurrection [du Christ], un moment symbolisant un nouveau départ», dit-elle dans un espoir.