«Ç’a été une assez mauvaise performance visuelle» de François Legault au débat 

Selon Thierry Giasson, François Legault ne semblait pas préparé à faire face à ses adversaires politiques.

Le style et la gestuelle du chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, lors du premier débat ont fait réagir. Un air sévère, les sourcils souvent froncés. Il n’a pas laissé une bonne impression auprès des électeurs, soutient un expert.


«Ç’a été une assez mauvaise performance visuelle», lance le professeur de science politique Thierry Giasson.

Selon lui, François Legault ne semblait pas préparé à faire face à ses adversaires politiques. «On voyait quelqu'un qui était constamment dans les câbles. Il fronçait les sourcils, la bouche et les lèvres. Il avait l'air toujours embêté par ce qu'on lui disait», explique le chercheur en communication politique. 

Thierry Giasson affirme que, comme François Legault est le premier ministre sortant, il doit être en mesure de défendre son bilan. «Il doit expliquer pourquoi on doit le garder au pouvoir et il a eu beaucoup de difficulté à faire cela», soutient-il. 

Le professeur admet tout de même que le premier ministre sortant était prêt à certaines occasions, notamment lorsqu’il a débattu de la pandémie avec le chef conservateur Éric Duhaime. François Legault l’a accusé d’avoir tiré dans la chaloupe alors que tout le monde ramait dans la même direction.

Dominique Anglade 

Thierry Giasson affirme que la cheffe libérale Dominique Anglade a projeté l’image d’un candidat bien préparé.  «Elle avait des lignes, elle parlait longuement. Elle regardait les personnes à qui elle parlait. Elle était contenue, posée. Elle a projeté l'image de quelqu'un de très à l’aise», soutient-il. 

Gabriel Nadeau-Dubois 

Malgré son jeune âge, le coporte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a dégagé de la maturité. «Il parle aux jeunes, mais il assume une posture de maturité qu'on attend d'un premier ministre. Quand on l'attaquait, il souriait parfois pour décrédibiliser l'attaque. Ce n'était pas problématique, car c'était assez bien ponctué. Il se tenait droit, avait le torse bombé, et il regardait ses interlocuteurs. J'ai vu un gars en pleine possession de ses moyens», observe le professeur. 

Paul St-Pierre Plamondon

Le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon a opté pour une stratégie inusitée : moins acrimonieux que ses adversaires, il n’hésitait pas à dire qu’il était d’accord avec eux sur certains points. «Il était au-dessus de la mêlée. Il s'est placé comme un premier ministre en attente. C’est ce qu’aurait dû faire François Legault. Il a reconnu qu’il partageait des positions avec ses adversaires. C'est bien reçu dans un débat», soutient Thierry Giasson. 

Éric Duhaime

Malgré une semaine difficile en raison des révélations sur ses taxes non payées, le chef conservateur, Éric Duhaime, a offert une performance efficace lors du débat. «Je l'ai trouvé assez allumé. Il avait de la répartie. Ses arguments sont courts, c'est très simple comme raisonnement, ce qui fait que c'est difficile à attaquer, car il y a peu de chair autour de l'os. À un certain moment, je l'ai trouvé très solide. Il était capable de répondre du tac au tac», dit le chercheur en communication politique.