Québec solidaire conserve le second rang des partis d’opposition

Gabriel Nadeau-Dubois et Québec solidaire n’ont finalement pas réussi à ravir l’opposition officielle aux libéraux. Avec presque autant de députés qu'en 2018, ils devront se contenter du second rang des groupes d’opposition.

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Au moment de mettre sous presse, QS récoltait 15 % des votes dépouillés (1 % de moins qu’en 2018), soit autant que le Parti québécois, à la différence que ce dernier n’a fait élire que trois députés. À moins d’un changement, le groupe parlementaire dirigé par Gabriel Nadeau-Dubois aura 11 sièges à l’Assemblée nationale, soit un de plus qu’il y a quatre ans. 

• Écoutez l'entrevue avec Christine Labrie à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct 7 h 30 h via QUB radio : 

Pendant toute la campagne, Gabriel Nadeau-Dubois a répété à plusieurs reprises que son parti avait incarné la véritable opposition à François Legault pendant le dernier mandat. Il devra encore une fois se contenter du second rang, les libéraux ayant deux fois plus de sièges. 

«On le savait en entrant dans cette campagne-là que ce ne serait pas facile», a admis Gabriel Nadeau-Dubois, en s’adressant à ses militants en fin de soirée.

«Qu’on le veuille ou non, on est face à une vague caquiste, a-t-il continué. [...] Ce soir, malgré tout, Québec solidaire résiste à cette vague», a-t-il ajouté.

«La carte électorale, ce soir, ne reflète pas la volonté politique des Québécois et des Québécois et il faut le dire, a-t-il déploré. Il faut relancer la réforme du mode de scrutin!»

• Écoutez l'entrevue avec Jean-Pierre Charbonneau à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct 6 h 50 h via QUB radio : 

Gain dans Maurice-Richard

À Montréal, Manon Massé a été la première solidaire à voir sa réélection confirmée, pour une troisième fois consécutive, suivie peu de temps après par Gabriel Nadeau-Dubois, plus tard par Alexandre Leduc, Vincent Marissal, Ruba Ghazal et Andrés Fontecilla.

Le militant d’origine tunisienne Haroun Bouazzi a su ravir le château fort libéral de Maurice-Richard. Dans Verdun, au moment d'écrire ces lignes, la présidente de QS, Alejandra Zaga Mendez, était en avance avec près de 350 voix sur la libérale sortante Isabelle Melançon, après 158 boites sur 162 de dépouillées.

À Québec, QS a sauvé les meubles avec l’expert en mobilité durable Etienne Grandmont, qui succède à Catherine Dorion. «Bonne chance au ministre du transport», a réagi spontanément Manon Massé, qui s’adressait à ses militants lorsque la victoire dans Taschereau a été annoncée. 

Dans Jean-Lesage, Sol Zanetti a été déclaré gagnant vers 21h30, devant la caquiste Christiane Gamache. 

Déception à Rouyn-Noranda

Malgré toute la grogne dans le dossier de la Fonderie Horne, la soirée a été marquée par la déception dans Rouyn-Noranda–Témiscamingue, où Émilise Lessard-Therrien a été délogée par le caquiste Daniel Bernard, qui obtenait 15 % de plus au moment de mettre sous presse. 

Dans Sherbrooke, Christine Labrie a été réélue, avec 15 points d'avance sur la candidate-vedette caquiste Caroline St-Hilaire. Dans la circonscription voisine, Saint-François, la Dre Mélissa Généreux a terminé deuxième, derrière la CAQ. 

Dans Rimouski comme dans Hull, QS a échoué à faire les percées espérées par les centaines de militants que le parti avait réussi à y mobiliser. 

Manon Massé a prévenu que la nouvelle cohorte de députés solidaires formera un groupe d’opposition «écologiste, féministe et antiraciste». 

Gabriel Nadeau-Dubois, qui a récemment accepté la main tendue de François Legault dans l’éventualité d’un nouveau gouvernement caquiste, a déjà assuré que QS offrira toute sa collaboration, lorsque la direction empruntée permet de freiner la crise climatique. 

« À chaque fois qu’il va vouloir faire un pas en arrière, je serai son adversaire », a-t-il réitéré lundi soir.

Il a prévenu que QS sera « une opposition vigilante ». « On va s’opposer à toutes les mauvaises décisions. [...] La lutte aux changements climatiques ne peut pas attendre quatre ans, c’est dans le prochain mandat que ça passe ou ça casse », a déclaré le député réélu de Gouin, qui a répété tout au long que sa campagne que c’était « l’élection de la dernière chance ».

Appels aux jeunes répétés

GND, qui en était à sa première expérience en tant qu’aspirant premier ministre, s’était donné le défi de créer des ponts entre les générations. 

S’il s’est la plupart du temps adressé aux jeunes, qui représentent désormais le tiers de l’électorat, il a également appelé les électeurs plus âgés à faire leur choix en ayant une pensée pour leurs enfants et leurs petits-enfants. 

Il a toutefois semblé reconnaître, dès la mi-campagne, que ses propositions fiscales – que la CAQ a baptisées taxes orange (hausse d’impôt pour les ultrariches, imposition d’une surtaxe sur les véhicules ultrapolluants) – ont pu effrayer une clientèle déjà moins favorable aux idées de QS. 

Dès le premier débat télévisé, il a accusé François Legault de mener une campagne de peur envers le plan de QS. 

La fin de la campagne électorale du co-porte-parole de Québec solidaire a toutefois été marquée par une série de rencontres avec des citoyens issus de l’immigration, venus vers lui pour lui témoigner à quel point ils ont été heurtés par les propos de François Legault sur l’intégration des nouveaux arrivants et la protection du français. 

«Vous méritez d’être respectés et vous n’avez pas été respectés pendant cette campagne-là, puis moi je n’accepte pas ça», s’est engagé M.Nadeau-Dubois en s’adressant à eux, dimanche.