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«Gaétan Girouard: onde de choc»: Des derniers jours qui auraient pu mettre la puce à l’oreille de ses proches



Les derniers jours du journaliste de TVA Gaétan Girouard, figure médiatique adorée dont le suicide avait ébranlé la province en janvier 1999, ont été ceux d’un homme tourmenté qui se refusait néanmoins à demander de l’aide.

Ses proches ont dressé, dans le documentaire «Gaétan Girouard: onde de choc» diffusé jeudi soir à TVA, un portrait aussi troublant que touchant de la vie de ce journaliste précurseur qui visait constamment la perfection.

Figure marquante des médias et de l’émission «J.E.» qui, en apparence, n’avait peur de rien, Gaétan Girouard cachait au fond de lui ses démons.

«Il y avait plusieurs années, je pense qu’il avait à 15-16 ans, il avait déjà pensé au suicide. Gilles Dion, son meilleur ami, l’avait retrouvé dans son département assez déprimé», a raconté sa veuve, Natalie Préfontaine, à l’animateur et producteur Jean-Philippe Dion.

Des derniers jours révélateurs

Dans les derniers mois et derniers jours de sa vie, Gaétan Girouard craquait peu à peu, mais sans chercher d’aide, sinon auprès de son médecin de famille qui lui avait diagnostiqué une dépression, sans en parler à qui que ce soit.

Le 30 novembre, il avait participé à la couverture de la soirée électorale, un exercice qu’il avait trouvé particulièrement difficile. Deux semaines plus tard, il s’était évanoui en enregistrant un épisode de «J.E.».

Pourtant, six jours avant son suicide, Gaétan Girouard donnait une conférence. «Si vous regardez un peu la conférence, si vous regardez la dynamique de Gaétan, on n’a pas du tout, mais pas du tout l’impression que ce gars va se suicider quelques jours plus tard», a souligné sa partenaire de travail, Jocelyne Cazin.

Deux jours avant de s’enlever la vie, il s’était quelque peu ouvert à sa collègue. «Il m’avait dit "tsé Jocelyne, je ne peux pas me permettre rien du tout. Je ne peux pas me permettre d’être malade, je ne peux pas me permettre de bafouiller, je ne peux pas me permettre d’être imparfait"», s’est-elle remémorée.

Puis, le lendemain, sa conjointe était allée le rejoindre à Québec. «Il avait tellement froid, il grelottait. Il ne dormait pas depuis tellement de jours que son corps n’arrivait pas à reprendre le dessus», a-t-elle raconté. Au moment de partir, il a semblé chercher à dire quelque chose à Natalie Préfontaine, avant de se raviser pour se contenter d’un «bonne journée».

Le 14 janvier, Gaétan Girouard ne s’est pas présenté au travail, ce qui a inquiété ses collègues et sa conjointe déjà alarmés au cours des journées précédentes. Son corps avait été découvert peu après.

Conséquences

L’annonce de la mort de M. Girouard avait entraîné une vague de suicides au Québec.

«On connaissait ce phénomène-là, la possibilité d’un effet d’entraînement, et ç’a été effectivement le cas», a commenté Marc-André Dufour, psychologue clinicien.

L’année 1999 s’était conclue avec une hausse de 15 % du nombre de suicides dans la province. Dans plusieurs cas, des gens en détresse sont même passés à l’acte de la même façon que Gaétan Girouard, ou en possession d’une photo ou d’un article de journal traitant de la mort du journaliste.

Cet événement a changé la façon dont les médias traitent les cas de suicide. «Il y a un avant et un après le suicide de Gaétan Girouard pour les médias. Heureusement, on a pu apprendre de tout ça», a souligné Marc-André Dufour.

Le documentaire «Gaétan Girouard: onde de choc» est disponible en rattrapage sur TVA+.

Besoin d’aide?

• 1 866 APPELLE (277-3553)

• Texto 535353

• Clavardage: www.suicide.ca

• Un service professionnel et confidentiel offert 24h sur 24, 7 jours sur 7

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