Vous naviguez sur le site de Radio-Canada

Aide à la navigation

La destination d’information de Radio-Canada

Sommet du BRICS : les pays émergents en quête d’influence

Le ministre sud-africain du commerce et de l'industrie Ebrahim Patel salue le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Le ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie, Ebrahim Patel (à gauche), salue le président sud-africain, Cyril Ramaphosa (à droite), lors du sommet 2023 des pays du BRICS au Sandton Convention Centre de Johannesburg, le 22 août 2023.

Photo : Getty Images / MARCO LONGARI / AFP

Agence France-Presse

Le sommet des pays émergents du BRICS – un acronyme servant à désigner le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud – s'est ouvert mardi à Johannesburg avec, au centre des discussions, l'élargissement du bloc, qui veut étendre son influence politique et économique mondiale.

Une quarantaine de nations ont demandé leur adhésion au club des cinq – qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42 % de la population du globe – ou manifesté leur intérêt pour le rejoindre. L'Iran, l'Argentine, le Bangladesh et l'Arabie saoudite figurent parmi les aspirants.

Cela montre que la famille des pays du BRICS gagne en importance, en stature et en influence dans le monde, a souligné le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, en clôture de la première journée du sommet, qui se tient jusqu'à jeudi.

Les cinq pays sont aujourd'hui de puissants moteurs de la croissance mondiale, a-t-il poursuivi.

Les pays du bloc ont en commun leur revendication d'un équilibre politique et économique mondial plus inclusif, en particulier vis-à-vis des États-Unis et de l'Union européenne.

L'hégémonie n'est pas dans l'ADN de la Chine, a déclaré le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, qui accompagne le président Xi Jinping au sommet, ajoutant que de nombreuses économies émergentes sont devenues fortes après avoir secoué le joug du colonialisme.

Le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, s'exprime lors du sommet 2023 des pays du BRICS.

Le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, s'exprime lors du sommet 2023 des pays du BRICS au Sandton Convention Centre de Johannesburg, le 22 août 2023.

Photo : Getty Images / GIANLUIGI GUERCIA / AFP

Nous voulons nous asseoir à la table des négociations sur un pied d'égalité avec l'Union européenne et les États-Unis, a souligné plus tôt dans la journée le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.

Nous ne pensons pas que les pays du BRICS vont devenir une sorte de rival géopolitique pour les États-Unis ou qui que ce soit d'autre, a toutefois déclaré devant la presse à Washington le conseiller à la sécurité nationale à la Maison-Blanche, Jake Sullivan.

Les États-Unis poursuivront les relations solides avec le Brésil, l'Inde ainsi que l'Afrique du Sud, a-t-il ajouté. Et nous continuerons à gérer nos relations avec la Chine et à nous opposer à l'agression de la Russie.

Des dirigeants lors d'une conférence internationale.

Le ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie, Ebrahim Patel, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et le premier ministre indien, Narendra Modi, écoutent le président russe, Vladimir Poutine, prononcer son allocution lors du sommet 2023 des pays du BRICS au Sandton Convention Centre de Johannesburg, le 22 août 2023.

Photo : Getty Images / MARCO LONGARI / AFP

Une mauvaise temporalité

Le sommet a lieu à un moment où les divisions sur la scène internationale ont été accentuées par l'invasion russe de l'Ukraine.

L'Afrique du Sud, l'Inde et la Chine n'ont jamais condamné Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine. Le Brésil, pour sa part, a refusé de se joindre aux pays occidentaux pour envoyer des armes à l'Ukraine ou imposer des sanctions à la Russie.

La Russie est représentée à Johannesburg par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le président Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt international pour crime de guerre en Ukraine, s'est exprimé mardi au sommet dans un message vidéo enregistré.

Les cinq pays membres du BRICS, qui composent un assemblage hétérogène de contrées éloignées géographiquement et dotées d'économies à la croissance inégale, divergent sur la question de l'expansion et les conditions à observer pour les nouveaux entrants.

Le premier ministre indien Narendra Modi prononce un discours lors du sommet 2023 des pays du BRICS.

Le premier ministre indien, Narendra Modi, prononce un discours lors du sommet 2023 des pays du BRICS au Sandton Convention Centre de Johannesburg, le 22 août 2023.

Photo : Getty Images / MARCO LONGARI / AFP

Aspect financier

Pékin, l'économie la plus puissante du bloc, veut développer son influence, alors que Delhi – représenté au sommet par son premier ministre, Narendra Modi – se méfie des intentions de son rival régional.

Le Brésil a plaidé mardi en faveur d'une adhésion de l'Argentine, en proie à une inflation sans précédent et en difficulté pour rembourser une dette de 44 milliards de dollars au Fonds monétaire international (FMI).

Critiquant les prêts asphyxiants des bailleurs internationaux, Lula a promis un renforcement du bloc avec la capacité d'accorder des emprunts aux pays sur d'autres critères que ceux du FMI.

Poutine a affirmé que la question de la transition vers les monnaies nationales pour les échanges commerciaux entre pays membres est également à l'ordre du jour.

Représentant 18 % du commerce international où les transactions restent majoritairement libellées en dollars, les pays du BRICS cherchent les moyens de s'affranchir du billet vert. Une cinquantaine de chefs d'État amis du BRICS sont attendus par ailleurs au sommet, ainsi que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Chargement en cours
Chargement en cours

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.