Décès d’Yvon Pedneault: des anciens du Canadien sous le choc
Ils témoignent de son professionnalisme et de sa grande polyvalence
Sous le choc de l’annonce de son décès, de nombreux anciens du Canadien qui ont connu Yvon Pedneault ont témoigné des qualités du journaliste qui les a talonnés durant les belles années.
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«T’es pas sérieux, a réagi, abasourdi, Yvon Lambert au bout du fil en apprenant la triste nouvelle. C’est tout un choc. J’ai le motton dans la gorge.»
Membre du Tricolore de 1973 à 1981, il a appris à côtoyer le scribe qui a vu défiler cinq Coupes Stanley dans le vestiaire durant les années 70.
«C’était un travaillant infatigable durant toute sa vie. Il a fait un excellent travail. Il posait de très bonnes questions et il possédait de très bons contacts», a ajouté Lambert.
Le Jean Béliveau du journalisme
Ayant appris la nouvelle sur l'heure du diner, Yvan Cournoyer, ne croyait pas qu'il s'agissait de Pedneault quand un ami lui a dit qu'Yvon était décédé. Ce dernier a dû lui répéter à trois reprises qu'il s'agissait de son ami journaliste.
«On ne savait pas qu'il était malade. C'est tout un choc aujourd'hui, a-t-il laissé savoir. Yvon était quasiment une partie de l'équipe. On se parlait toujours. Notre relation dépassait les limites du hockey.
«C'était un vrai gentleman, a poursuivi l'ancien proligique attaquant du CH. Il disait les choses de façon naturelle et exceptionnelle. C'était le Jean Béliveau du journalisme. Pour entrer au Temple de la Renommée du hockey dans son métier, il faut que tu sois très bon. C'était son cas.»
Bowman se souvient
Rejoint à Buffalo, Scotty Bowman a aussi appris par surprise le décès de son vieil ami. L’ancien entraîneur-chef émérite du CH ignorait qu’il était malade.
«C’est terrible. J’espère qu’il n’a pas trop souffert, a réagi celui qui disait lui avoir parlé à quelques occasions au cours des dernières années. C’était un excellent journaliste. Il était toujours occupé et il écrivait beaucoup. Il connaissait son sport et il faisait beaucoup plus que de couvrir le hockey.»
Appelé à se remémorer de bons souvenirs de Pedneault, Bowman a ri de bon cœur.
«Je me souviens qu’à l’une des Coupes que nous avons remportées, il m’interviewait dans le vestiaire. Les joueurs n’arrêtaient pas d’interrompre l’entrevue avec leur douche de champagne, a-t-il raconté en ricanant. Même s’il était tout trempe, il persistait et continuait à poser ses questions.
«Yvon était un homme heureux et amusant, mais il pouvait aussi être sérieux.»
Professionnel jusqu’au bout
Ayant tout juste appris la triste nouvelle matinale, Serge Savard a salué son professionnalisme.
À l’époque où il portait le chandail du Bleu-Blanc-Rouge, l’ancien défenseur s’est remémoré l’éthique de celui qui représentait d’abord le quotidien Montréal-Matin et ensuite Le Journal de Montréal.
«Les journalistes étaient près des joueurs. Ils voyaient ce qu’il se passait. Ils sortaient des choses à l’interne, mais c’était fait dans les règles. Le fameux off the record existait. Yvon était respectueux des règles de son métier», a relaté celui qui est ensuite devenu directeur général du club.
«Dans les postes que j’ai occupés, il a été plus qu’un journaliste pour moi. On était plus proches. Nous avions une relation amicale sincère.»
Pierre Bouchard a renchéri aux propos du Sénateur qu’il a appris à côtoyer tant dans le vestiaire de 1970 à 1978 que dans les médias plusieurs années plus tard.
«Dans son métier, il était respectueux. Il n’y avait pas de cochonnage et d’inventions d’histoires. On n’avait pas l’impression qu’il cherchait à faire du spectaculaire», a signalé celui qui gardera aussi en mémoire son côté ricaneur.
Durant ses quelque 60 ans de métier, Pedneault aura couvert sept conquêtes de la Coupe Stanley par le Canadien, de 1969 à 1993.