Comparution d’un adolescent pour le meurtre de Daphnée Jolivet

La photo de profil de Daphnée Jolivet en 2019.
Photo : Facebook
Prenez note que cet article publié en 2023 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'adolescent de 17 ans arrêté lundi relativement à la mort de Daphnée Jolivet, 19 ans, survenue dans la nuit du 25 au 26 octobre , dans le quartier Maizeret, à Québec, a comparu au palais de justice de Québec mardi matin. La poursuite demande que l'accusé reçoive une peine pour adulte, en cas de condamnation.
Étant donné la gravité des gestes, le DPCPa décidé de déposer une demande, de ce qui est l'exception en vertu de la Loi sur [le système de] justice pénale pour adolescents, que, si l'adolescent est déclaré coupable, qu'il soit assujetti à une peine aux adultes
, a expliqué le procureur Hugo Breton, au sortir de l'audience.
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) avait annoncé l'arrestation quelques heures plus tôt, en expliquant que l'adolescent, qui avait 16 ans au moment des faits qui lui sont reprochés, ferait face à des accusations de meurtre au premier degré et d'agression sexuelle armée. Il doit aussi faire face à des accusations de tentative de meurtre et de voies de fait graves à l’endroit d’une autre victime âgée de 16 ans qui se trouvait dans la même résidence où était Daphnée Jolivet.
Le jeune a comparu entouré de trois policiers.
Il était déjà accusé de vols de véhicule et conduite avec les facultés affaiblies, à la suite des événements survenus le mois dernier.
Impassible
Pendant sa comparution, l'adolescent est resté impassible, fixant le vide, alors que la juge Fannie Côtes faisait la lecture des accusations. Durant les quelques minutes qu'a duré l'audience, à laquelle la famille de Daphnée Jolivet a préféré ne pas assister, il a jeté de brefs regards vers le public. La mère de l'accusé était présente, mais son fils ne l'a jamais regardée.
Son dossier reviendra au rôle à la mi-décembre pour l’enquête sur remise en liberté.
S'il est reconnu coupable des accusations qui pèsent contre lui et que la demande du DPCP est acceptée d'imposer une peine pour adultes, l'accusé pourrait rester 25 ans en prison, sans possibilité de libération. Si la Cour rejette cette demande, la peine pourrait alors être de 10 ans de mise sous garde et 4 ans de surveillance
, a précisé Hugo Breton.
C’est une disposition exceptionnelle prévue par la loi.
C’est justement pour pouvoir imposer une peine qui représente la gravité du geste commis. Et un adolescent de plus de 16 ans a une culpabilité morale qui peut être plus élevée qu’un adolescent de 12, 13, 14 ans
, explique l'avocate criminaliste, Marie-Hélène Giroux, à Radio-Canada.
6e meurtre
Plus tôt en matinée, la porte-parole du SPVQ, Sandra Dion expliquait que les indices recueillis et l'enquête permettent de dire que le suspect aurait agi seul et qu’il n’existerait aucun lien entre lui et les victimes
.
De ce fait, elle a exclu l'hypothèse d'un règlement de compte.
La deuxième victime reçoit toujours des soins, mais se porte mieux.
Daphnée Jolivet est la sixième victime de meurtre sur le territoire de Québec en 2023.
Un soulagement
Dans le quartier Maizerets où Daphnée Jolivet habitait et travaillait, cette arrestation a provoqué un soulagement.
Ça ramène un certain sentiment de sécurité [...] Mais c’est aussi que ça permet à la communauté de faire son deuil. Daphnée, c’était quelqu’un qui était bien connue dans le milieu pour avoir travaillé ici, pour avoir côtoyé aussi nos activités
, a indiqué Olivier Mercier, directeur général du Centre Mgr Marcoux.

Un espace de recueillement à la mémoire de Daphnée Jolivet
Photo : Centre Mgr Marcoux
Le Centre Mgr Marcoux a d’ailleurs érigé un espace de recueillement temporaire à la mémoire de la jeune fille. Des services psychosociaux sont aussi toujours offerts.
Avec les informations de Yannick Bergeron, de Colin Côté-Paulette et de Camille Carpentier