Brad Marchand n’a pas toujours été un grand leader
Depuis le début de la série contre les Maple Leafs, Brad Marchand a reçu beaucoup d’éloges pour le leadership qu’il a démontré à titre de capitaine des Bruins. Même Wayne Gretzky a abondé dans ce sens.
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Je serai honnête avec vous. J’étais le dernier à penser que Marchand avait les qualités requises pour devenir un capitaine dans la Ligue nationale. J’ai toujours eu mes réserves quant à son leadership.
Je vous explique pourquoi.
Lorsque Marchand jouait à Moncton, Val-d’Or ou Halifax, je suivais de très près les activités de la LHJMQ et je me souviens très bien que Marchand ne jouissait pas d’une très bonne réputation. C’était «un p’tit tabarouette» selon plusieurs et je partageais cette opinion. Sur la glace, il était capable de livrer de bonnes performances, mais son attitude en général ne laissait personne indifférent.
Lorsque Marchand avait été échangé de Moncton à Val-d’Or, les dirigeants des Foreurs avaient eu beaucoup de difficultés à le convaincre de se joindre à l’équipe. Sans rentrer dans tous les détails, disons que c’était pas mal compliqué. Une fois Marchand rendu à Val-d’Or, les membres de l’organisation avaient rapidement constaté, pour plusieurs raisons, que Marchand n’était pas un grand leader au sein de l’équipe et que son attitude laissait à désirer. Néanmoins, ses performances sur la glace ont permis aux Foreurs de se rendre en finale en 2007.
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L’année suivante, Marchand avait été échangé aux Mooseheads de Halifax, l’équipe de sa ville natale. Marchand devait être un élément important afin de permettre aux Mooseheads de gagner le championnat. Les attentes étaient grandes. Cependant, l’équipe s’est écroulée en perdant en quatre matchs en demi-finale contre les Olympiques de Gatineau.
Tanné, l’entraîneur-chef des Mooseheads à l’époque, Cam Russell, n’avait même pas habillé Marchand pour le dernier match de la série. Russell avait dit ceci au Chronicle Herald au sujet de sa décision de laisser de côté Marchand. «Je n’étais pas content et c’est ma décision.»
La carrière junior de Marchand s’est terminée ainsi. Je suis donc toujours demeuré avec ces souvenirs. Quand il a été nommé capitaine des Bruins en remplacement de Patrice Bergeron, j’avais de sérieux doutes parce que je me souvenais de son passé lointain.
Aujourd’hui, je dois reconnaître que Marchand démontre qu’il n’est plus la même personne et qu’il est à l’opposé de ce qu’il était il y a une quinzaine d’années. Tout le crédit lui revient. Il a appris, il démontre une grande maturité et il livre encore de grandes performances.
Je demeure persuadé que la meilleure chose qui est arrivée à Marchand est d’avoir abouti à Boston avec des leaders forts et dissuasifs comme l’étaient Zdeno Chara et Patrice Bergeron. Ils sont devenus des modèles et des références. Pour sa part, Marchand a eu l’intelligence de les écouter et de les suivre. Je suis convaincu qu’une grande partie du leadership actuel de Marchand est basée sur ce qu’il a appris en regardant Chara et Bergeron lorsque ces deux-là portaient le «C» à Boston.
Je dois l’admettre, c’est tout un revirement de situation dans la carrière de Marchand. C’est un simple rappel que dans la vie comme dans le sport, il faut savoir s’entourer de leaders positifs afin de prendre les bonnes décisions et d’emprunter le droit chemin.