Jon Rahm remporte le Tournoi des Maîtres
Il défait Brooks Koepka et Phil Mickelson par quatre coups et empoche 3,24 M$
AUGUSTA | C’était le combat attendu depuis des jours et celui annoncé par les prophètes. Le choc entre le grand ténor du circuit de la PGA et une vedette du controversé circuit LIV Golf qui secoue le sport depuis près d’un an. Une bataille que Jon Rahm a gagnée avec brio pour remporter le prestigieux Tournoi des Maîtres.
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Le golfeur de 28 ans a signé une sixième victoire espagnole sur les allées du Augusta National, et ce, 40 ans après la magnifique prestation du grand Seve Ballesteros, qui y avait ravi son second veston.
De plus, Rahm réalise ce rêve le jour du 66e anniversaire de l’une de ses idoles, qui était qualifiée comme l’un des plus talentueux que ce sport ait connu. Ballesteros a été emporté par la maladie en mai 2011.
Rahm devient le quatrième Espagnol à enfiler le convoité veston vert. Il le fait à peine deux ans après son premier sacre majeur, à l’Omnium des États-Unis à Torrey Pines. Aucun autre golfeur européen n’a accompli pareil exploit.
Vague d’émotions avant le coup final
«J’ai de la difficulté à mettre des mots sur ce que je vis présentement, a indiqué le champion une heure après son dernier roulé qui l’a fait entrer dans l’histoire de ce prestigieux club.
«Évidemment, on rêve tous à ça. On essaie de visualiser cette victoire en espérant ressentir cette émotion.
«Quand j’ai effectué mon approche au 18e fanion, je savais que ma balle en était proche. Une vague d’émotions m’a envahi. Je ne croyais jamais que je pleurerais en gagnant un tournoi de golf, mais celui-ci, j’étais près de verser une larme.»
Pour Seve
Rahm a remplacé ces larmes en rugissant plutôt vers le ciel après avoir accompli sa mission. Il a ensuite empoigné son fils Kepa Cahill, tout juste âgé de deux ans, né à l’aube de l’édition 2021 du Masters. Et il a fait une longue étreinte à José Maria Olazabal, le champion de 1999 et 1994.
«Ces émotions sont venues me chercher, car cette victoire revêt une énorme signification pour moi et le golf espagnol. C’est le 10e titre majeur d’un Espagnol et je suis le quatrième à y arriver ici pour mon deuxième titre du Grand Chelem. C’est incroyable», a mentionné celui qui remporte du même coup sa quatrième victoire d’une saison vieille de six mois.
Rahm a spécialement dédié celle-ci à Ballesteros. «Il était là-haut à essayer de m’aider et il m’a aidé.»
En effet, son ange a dû contribuer, car sous la pression, le golfeur n’a commis qu’un impair. Ce boguey au 9e drapeau qui a permis à ses plus proches poursuivants, Koepka, Spieth et Mickelson, de garder espoir.
«C’étaient des conditions difficiles. Rentrer au pavillon avec une avance semblable est dur à expliquer, a dit celui qui a disputé 30 trous, dimanche, puisqu’il a terminé sa troisième ronde en matinée.
«Je suis très fier de ce que j’ai accompli.»
D’un double boguey à la victoire
Il ne faut pas oublier que le troisième golfeur au monde a entamé le tournoi sur une mauvaise note. Il avait exécuté quatre roulés sur le premier vert, jeudi, en y commettant un double boguey. Un faux pas qui ne l’avait pas fait broncher puisqu’il avait encore 71 trous devant lui pour se reprendre.
Il a navigué à travers les flots en tentant de suivre la cadence de Koepka malgré le mauvais temps qui a perturbé les deuxième et troisième rondes.
Quand les nuages se sont dispersés et que le soleil a fini par se pointer le bout du nez en matinée hier, l’Espagnol a pesé sur l’accélérateur en réussissant six oiselets à ses 30 derniers trous. Il a signé une troisième carte de 73 (+1) et ajouté un score final de 69 (-3) pour finir avec un dossier cumulatif de -12.
«Rahmbo» a vaincu le «Big, Bad, Brooks», qui ne pouvait choisir pire moment pour s’entremêler dans ses lacets alors qu’il a enfilé six bogueys en route vers une carte finale de 75 (+3).
Ayant perdu ses quatre coups de priorité qu’il possédait au lever du soleil, Koepka aura résisté jusqu’au 6e fanion, moment où Rahm l’a dépassé avant de prendre le large en pleine possession de ses moyens. Plus féroce, il l’a tout simplement éclipsé.
Calme et confortable
«J’étais calme et je n’ai jamais été frustré, car je n’ai jamais senti que je perdais le contrôle, a raconté le vainqueur, qui a regardé les tableaux à plusieurs occasions. J’étais évidemment nerveux, car il y a de la tension.
«On carbure à cette tension, a ajouté celui qui a devancé ses rivaux par quatre coups au tableau final. Il ne faut pas paniquer et je ne l’ai jamais fait. J’étais à l’aise avec mon jeu. J’avais un plan de match à exécuter et je l’ai suivi à la lettre. Avec des oiselets sur le retour, je savais que je devenais difficile à rejoindre.»
Effectivement, le meilleur golfeur du circuit de la PGA cette saison a devancé Phil Mickelson et Koepka pour empocher, en plus de tous les honneurs, la coquette somme de 3,24 M$.
Derrière, Jordan Spieth, Patrick Reed et Russell Henley ont partagé le quatrième rang à -7. Cameron Young et Viktor Hovland ont terminé à -6. Sahith Theegala a complété le top 10 à -5.
Le prochain rendez-vous majeur arrive à grands pas. Le Championnat de la PGA d’Amérique sera disputé du 18 au 21 mai, au club de golf Oak Hill de Rochester, dans l’État de New York.
