Donald Trump formellement accusé par un grand jury à New York
Après plusieurs spéculations, Trump devient l’unique ex-président des États-Unis à être accusé au criminel
Un grand jury d’un tribunal de New York a formellement accusé Donald Trump dans une affaire d’achat du silence d’une actrice porno en 2016, une procédure judiciaire sans précédent pour un ex-président, ont rapporté jeudi des médias américains.
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« C’est le plus extraordinaire cadeau qu’on aurait pu lui faire [en vue des primaires du Parti républicain] », a commenté Rafael Jacob, chercheur associé à l’Observatoire sur les États-Unis sur la Chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal. La réalité, c’est que c’est en train de souder une énorme partie de l’électorat derrière lui. »
L’ancien locataire de la Maison-Blanche, qui rêve de la reconquérir en 2024, devrait comparaître devant le tribunal de Manhattan mardi selon son avocate Susan Necheles.
Il fait face à plus de 30 chefs d’accusation, a révélé CNN jeudi soir, citant deux sources proches du dossier.
On reproche à Trump le versement de 130 000 dollars à l’actrice et réalisatrice de films pornographiques Stormy Daniels, avec qui il a eu une relation extraconjugale. Après avoir tenu en haleine l’Amérique pendant dix jours, cette hypothétique accusation de Trump semblait encore jeudi ne pas devoir survenir avant fin avril.
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« Persécution politique »
Le 45e président n’a pas tardé à réagir vivement dans l’heure qui a suivi la nouvelle jeudi soir, dénonçant une « persécution politique » et une « ingérence dans l’élection » présidentielle de 2024.
« Je suis certain que cette chasse aux sorcières se retournera violemment contre Joe Biden », a-t-il assuré dans un très long communiqué.
Après qu’il eut réalisé un coup d’éclat politique il y a près de deux semaines en annonçant faussement qu’il serait arrêté le 21 mars, Trump et son équipe avaient fini par croire ces derniers jours que cette enquête n’avait pas récolté de preuves assez solides contre lui, a rapporté CNN.
L’ex-président avait estimé dimanche et lundi que l’enquête, qu’il a qualifiée « d’escroquerie » et « d’ingérence électorale » était « morte ».
Il voudra en faire un spectacle
Trump se servira de son arrestation pour se victimiser et galvaniser sa base, ce qui pourrait le servir lors des primaires, selon M. Jacob. Néanmoins, cette accusation pourrait lui nuire lorsqu’il tentera de redevenir président aux élections de 2024.
« Pour le plus long terme, je pense que ça met le parti républicain dans une position extrêmement inconfortable, soutient M. Jacob. On a vu que c’est 60 % des Américains qui jugent que ça devrait le disqualifier d’être président. »
Les autorités voudront éviter de faire de cette accusation un spectacle et de diffuser des images de Trump en menottes par exemple, selon Frédérick Gagnon, titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand.
« Ça alimenterait encore plus ce genre de sentiment [la victimisation] parmi sa base.»
–Avec AFP