/entertainment/comedy
Publicité

Allégations d'inconduite sexuelle: Philippe Bond était déjà sur des listes noires



Visé par des allégations d’inconduite sexuelle de la part de huit femmes, l’humoriste Philippe Bond, qui s’est retiré de la vie publique dès la parution d’une enquête de La Presse, jeudi, était déjà depuis plusieurs années sur la liste noire de grandes organisations culturelles.

• À lire aussi: Allégations d'inconduite sexuelle envers plusieurs femmes: Philippe Bond se retire de la vie publique

• À lire aussi: Philippe Bond: l’indifférence des services policiers

• À lire aussi: Un humoriste accuse Philippe Bond de viol

Les deux géants de l’humour au Québec, le Groupe Juste pour rire et ComediHa!, de même que l’un des plus importants producteurs télé, Guillaume Lespérance (Tout le monde en parle, Bye Bye), ont révélé qu’ils avaient cessé ou du moins considérablement réduit leurs collaborations avec l’artiste déchu. 

«Nous ne collaborons plus avec Philippe Bond depuis un moment déjà. En effet, des personnes chez nous se sont confiées à nous et ont exprimé un malaise à travailler avec M. Bond», a indiqué, dans une déclaration transmise au Journal le premier vice-président et chef d’exploitation de ComediHa!, François Lapointe. 

Refus de l’embaucher

Sur les ondes du 98,5 FM jeudi, le vice-président aux contenus francophones du Groupe Juste pour rire, Patrick Rozon, a aussi dévoilé que l’organisation avait déjà commencé à exclure Bond de sa programmation depuis 2020, en raison de rumeurs qui circulaient à son sujet.

«On l’entendait, et ce qui s’est passé, c’est que dans la programmation, tranquillement, il était moins là. Et nous, on avait fait ce choix-là.»

Sur Twitter, le producteur Guillaume Lespérance a dit qu’il refusait «depuis PLUSIEURS années» d’engager Philippe Bond pour ses projets. 

«L’article de ce matin [jeudi] explique cette décision», a-t-il dit en saluant le courage des victimes.

 

Fellation forcée

Dans La Presse, huit femmes ont dénoncé diverses formes d’inconduite sexuelle, allant d’un attouchement à une fellation forcée (voir autre texte ci-contre) et une relation sexuelle sans consentement, que leur aurait fait subir Bond, entre 2006 et 2015. 

La moitié d’entre elles ont livré leur témoignage à visage découvert. 

Le 1er juillet, l’humoriste Thomas Levac avait accusé Bond d’être un violeur durant l’enregistrement d’un balado au Festival d’humour émergent en Abitibi-Témiscamingue. Quand l’extrait est devenu viral sur le web, Bond avait clamé son innocence et menacé de poursuivre Levac. 

Jeudi matin, par contre, il a mis sa carrière sur la glace. Dans une déclaration publiée sur Instagram, Bond a annoncé qu’il mettait un terme à sa tournée de spectacles et quittait l’animation de l’émission C’t’encore drôle, à Énergie, «par respect pour mes collaborateurs et mes employeurs». 

«Je dois protéger et prendre soin de mes proches, mais surtout je dois être là pour mes enfants et ma femme. Penser à ce qu’ils auront à traverser avec moi me bouleverse, car il n’y a rien de plus important pour moi qu’eux», a-t-il partagé.

Effacé

À l’exception de cette publication Instagram, Philippe Bond a effacé toute trace de sa présence sur les réseaux sociaux et fermé son site internet officiel. 

Bell Media a pour sa part mis un terme à ses relations d’affaires avec l’humoriste. Dans un courriel transmis au Journal par son département de relations publiques, Bell Media indique que Philippe Bond «ne fera plus partie de la programmation radio». 

«Nous allons également suspendre la diffusion de ses entrevues et de ses performances individuelles sur toutes nos plateformes», ajoute l’entreprise. 

De son côté, evenko a fait savoir que la tournée de spectacles de Philippe Bond était annulée et que les détenteurs de billets seront remboursés.

L’humoriste ne fait l’objet d’aucune accusation criminelle pour le moment.

- Avec Raphaël Gendron-Martin 

«Beaucoup de gâchis» - Kim Lévesque-Lizotte 

L’humoriste et auteure Kim Lévesque-Lizotte a aussi réagi sur sa page Facebook personnelle.«Faire face à ce qu’on a fait subir, prendre ses responsabilités, admettre ses torts, faire face aux conséquences de ses actes, de ses crimes, à temps, en temps et lieu, se questionner, aller chercher de l’aide, avouer ses torts à son entourage, ça éviterait beaucoup de gâchis, de victimes supplémentaires, de victimes collatérales, de chaos médiatique, de victimes qui doivent s’ouvrir les tripes publiquement en décrivant leurs traumas pour qu’enfin, enfin, il y ait un moment où les gens sont démasqués, et qu’un sentiment de justice et de réparation puisse submerger de tout ça.»

- Raphaël Gendron-Martin

Banni par Mike Ward 

Mike Ward a pris la décision il y a déjà quelques années de ne plus inviter Philippe Bond à son balado Sous écoute, car son nom se trouvait sur une liste d’agresseurs potentiels sur le web. «Je l’avais fait juste pour ne pas qu’on soit mal à l’aise», a-t-il dit au Journal, ajoutant que d’autres humoristes n’étaient plus invités non plus. «On n’a banni personne qui n’a rien fait.» Questionné à savoir si le milieu de l’humour est malade, en référence aux scandales entourant Gilbert Rozon, Julien Lacroix et Philippe Bond, Mike Ward a répondu par la négative. «Mais on est en train de faire le ménage, je pense [des personnes aux comportements répréhensibles].» Même si le contenu de son spectacle de vendredi soir au Centre Bell n’est pas décidé à l’avance, Mike Ward a indiqué que ses invités et lui allaient fort probablement parler de l’affaire Bond sur scène.

- Raphaël Gendron-Martin

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous partager à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité

Publicité


Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.