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Attaques en Saskatchewan : le fugitif Myles Sanderson est mort

« Le moment est venu de commencer à panser nos plaies », affirme Mark Arcand, chef du Conseil tribal de Saskatoon.

Des voitures de la GRC entourent la camionnette blanche qui était conduite par Myles Sanderson.

Plusieurs policiers de la GRC ont contribué à l'arrestation de Myles Sanderson.

Photo : Radio-Canada / Chanss Lagaden

Myles Sanderson, l’un des deux suspects de la série d’attaques au couteau survenues dimanche en Saskatchewan, est mort peu après son arrestation mercredi après-midi.

Moins d’une heure avant son arrestation, les autorités avaient envoyé une alerte d’urgence signalant qu’une personne armée d’un couteau se trouvait au volant d’une camionnette blanche volée près de Wakaw, à environ 90 km au nord-est de Saskatoon.

Vers 15 h 30, heure de la Saskatchewan (CST), le véhicule en question a été repéré sur l’autoroute 11, près du village de Rosthern, à 66 km au nord-est de Saskatoon

Pour assurer la sécurité des autres automobilistes, les policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont dirigé le véhicule vers un fossé. Les forces de l’ordre ont ensuite encerclé le véhicule et ont confirmé que le conducteur était bel et bien Myles Sanderson.

Peu après son arrestation, le fugitif s'est trouvé en état de détresse respiratoire. Des ambulanciers ont été appelés sur les lieux pour l’emmener dans un hôpital de Saskatoon, où son décès a été déclaré.

Rhonda Blackmore, en conférence de presse.

La commandante divisionnaire de la GRC en Saskatchewan, Rhonda Blackmore, a tenu une conférence de presse mercredi soir.

Photo : La Presse canadienne / Michael Bell

Le service de police de Saskatoon ainsi que l’Équipe d'intervention de la Saskatchewan en cas d'incident grave mèneront une enquête indépendante sur les circonstances entourant ce décès.

Pour la commandante divisionnaire de la GRC en Saskatchewan, Rhonda Blackmore, la fin de cette chasse à l’homme permet à toute la province de pousser un soupir de soulagement , déclarait-elle en conférence de presse mercredi.

Or la commandante Blackmore a précisé que la GRC ne connaît toujours pas le motif des attaques qui ont fait 11 morts et 18 blessés 

Maintenant que Myles Sanderson est décédé, il se pourrait que nous ne comprenions jamais les motivations derrière ces attaques, a-t-elle dit. 

Entrée par effraction et vol de camionnette

Vers 14h, mercredi, Myles Sanderson serait entré par effraction dans la résidence d’une dame à 30 km au nord-est de Wakaw. Le fils de cette dernière s’est entretenu avec CBC.

CBC a accepté de ne révéler le nom ni de cette femme ni de son fils, car elle est la victime d’un crime alléguée. Selon son fils, la dame est toujours en état de choc. 

Le fils raconte qu’elle aurait aperçu Myles Sanderson se diriger vers la porte d’entrée de son domicile, qui était verrouillée. La mère se serait rapidement réfugiée dans la salle de bain de sa chambre, fermant les deux pièces à clé.

Myles Sanderson aurait fracassé toutes ces portes tandis qu’elle tentait de contacter la police avec son cellulaire.

Selon le récit du fils, le fugitif était armé d’un couteau, mais a affirmé qu’il ne comptait pas s’en servir. 

Par la suite, Myles Sanderson s’est notamment emparé des clés de la camionnette de la dame et de son cellulaire.

Selon le fils, le fugitif a demandé à la femme de le suivre, mais cette dernière a refusé, craignant qu’il ne la tue.

Les autorités ont finalement été averties par un proche de cette dame, qu’elle avait pu joindre en utilisant une ligne fixe. 

La commandante Rhonda Blackmore a confirmé les détails sur cette entrée par effraction et le vol de la camionnette. 

Depuis dimanche, les enquêteurs de la GRC ont mené plus de 150 interrogatoires avec des témoins et des victimes. Onze alertes d’urgence ont également été envoyées à la population.

L’autopsie des victimes devrait être terminée d’ici la fin de la semaine. Les détails concernant ces autopsies ne seront toutefois pas rendus publics en raison de l’enquête en cours.

Dans une déclaration faite à Vancouver en fin de soirée mercredi, le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a d'abord remercié la GRC d'avoir mobilisé tous ses services au cours des derniers jours. C'est un moment extrêmement difficile pour tous ceux qui habitent dans la nation crie de James Smith, en Saskatchewan et partout au pays. Nos pensées sont avec eux.

Questionné sur les circonstances du décès de Myles Sanderson, Marco Mendicino a répondu aux journalistes que c'est la raison pour laquelle il y a différentes enquêtes en cours, dont celle menée par la police de Saskatoon.

D'ici à ce que le brouillard soit levé par rapport aux circonstances du décès du fugitif, la priorité est donnée aux familles des proches des victimes, a répété Marco Mendicino.

Une vague de soulagement

Mark Arcand prend la parole lors d'une conférence de presse. Une personne l'accompagne à sa gauche et on retrouve des portraits de victimes sur la table.

Mark Arcand (à droite) participait, plus tôt mercredi, à une conférence de presse avec certaines familles des victimes.

Photo : Associated Press / Robert Bumsted

De nombreuses personnes à travers la province se sentent soulagées maintenant que la chasse à l’homme est terminée.

C’est notamment le cas de Darryl Burns, dont la sœur a été tuée dans la tragédie. Ce dernier compte d’ailleurs organiser une veillée à la chandelle en l’honneur de la défunte mercredi soir.

Même son de cloche du côté du Conseil tribal de Saskatoon.

Nous sommes soulagés que Myles Sanderson soit arrêté et que la chasse à l’homme soit terminée, affirme le chef de l'organisme, Mark Arcand, qui a perdu sa sœur et son neveu dans cette tragédie. Maintenant, les gens peuvent commencer à se sentir à nouveau en sécurité.

Le moment est venu de commencer à panser nos plaies.

Une citation de Mark Arcand, chef du Conseil tribal de Saskatoon

Mark Arcand ajoute que les blessés et les proches des victimes auront besoin d’un soutien continu afin de passer à travers ce traumatisme.

Le chef de la Fédération des nations autochtones souveraines de la Saskatchewan, Bobby Cameron, souligne, quant à lui, que de nombreuses vies ont été altérées pour toujours en raison de cette tragédie.

Nos communautés peuvent maintenant commencer à panser leurs plaies à travers notre culture, notre spiritualité et d’autres moyens, écrit-il dans un communiqué.

Dennis Helmuth, le maire de Rosthern, un village situé à environ 6 km des lieux de l’arrestation, affirme quant à lui que sa communauté respire un peu mieux ce soir.

C’est principalement un sentiment de soulagement, mais je crois qu’une incroyable tristesse prendra la place lorsque nous prendrons le temps de réaliser ce qui s’est passé dans notre province, dit-il.

Sur les réseaux sociaux, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a tenu à féliciter les policiers et les policières qui ont travaillé jour et nuit pour arrêter ce dangereux criminel.

Trois vigiles en mémoire des victimes ont été organisées par l’Université des Premières Nations sur les différents campus de l’établissement, soit à Regina, Saskatoon et Prince Albert.

Dans cette dernière ville, plus d’une centaine de personnes sont venues se recueillir.

Le chef de la Nation crie James Smith, Wally Burns, y a d’ailleurs fait un discours dans lequel il a dit souhaiter que tous ces événements ne soient qu’un mauvais rêve.

Aucun mot ne peut exprimer ce qu’il s’est passé. On est toujours sous le choc, a affirmé M. Burns. Demain, on commence notre processus de deuil.

Myles Sanderson faisait l'objet d'une chasse à l'homme depuis dimanche.

Il devait répondre à des chefs d’accusation de meurtre au premier degré, de tentative de meurtre et d'introduction par effraction sur des terrains privés. Son frère, Damien Sanderson, 31 ans, était également accusé avant d'être retrouvé mort lundi.

En tout, 10 personnes ont perdu la vie, et 18 autres ont été blessées dans cette série d'attaques.

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