Le jeune Connor Bedard sous la loupe
Des habiletés offensives qui en font un joueur d’exception
EDMONTON | Connor Bedard n’a rien fait pour faire douter qui que ce soit de son statut de meilleur espoir du repêchage de 2023, au Mondial junior.
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Tous les yeux étaient rivés sur lui en début de compétition. Non seulement parce qu’il est considéré depuis plusieurs années comme le meilleur espoir en vue de la cuvée 2023 du repêchage de la LNH, mais surtout parce que plusieurs partisans du Canadien rêvent déjà de voir leur équipe connaître une autre saison de misère pour repêcher le jeune prodige à Nashville, en juin prochain.
En général, Bedard a été fidèle à sa réputation. Il a inscrit quatre buts dans le tournoi, grâce à son lancer qui n’a absolument rien à envier à celui de plusieurs joueurs évoluant actuellement dans la Ligue nationale de hockey.
Sur le plan statistique, le natif de Vancouver a terminé le tournoi avec une récolte de huit points en sept parties. À titre comparatif, lors de leur participation au Mondial junior à l’âge de 16 ans, Sidney Crosby (cinq points en six matchs en 2004) et Connor McDavid (quatre points en sept matchs en 2014) avaient récolté moins de points que Bedard.
DES HAUTS ET DES BAS
Son tournoi n’a pas été parfait.
Après avoir commencé le tournoi sur le premier trio avec Mason McTavish, il a perdu des responsabilités à cinq contre cinq au fur et à mesure que le tournoi avançait. Au dernier match de la ronde préliminaire, face à la Finlande, il a été laissé de côté pendant une bonne partie des 40 dernières minutes de jeu. L’entraîneur-chef, Dave Cameron, expliquait alors cette décision par son désir de faire jouer les joueurs qui le méritaient le plus et par le fait que Bedard devait être meilleur dans les trois zones.
Il s’agissait assurément de l’une des premières fois de sa jeune carrière que Bedard recevait ce genre de remontrance de la part d’un entraîneur. Son talent offensif lui a toujours permis de se faire pardonner quelques erreurs en défensive, mais pas dans ce tournoi. Le Championnat mondial junior est un tournoi court, et Dave Cameron a affiché ses couleurs dès le premier match, lorsqu’il a pris la décision de rayer de l’alignement Brennan Othmann, un autre joueur à qui on a reproché le manque de rigueur dans les trois zones.
DE L’EXPÉRIENCE
À certains moments, on a senti Bedard frustré. « En étant sur la même unité que lui, c’est juste de le motiver, notait Nathan Gaucher durant le tournoi, lorsqu’il a été jumelé à Bedard lors du match de demi-finale face à la République tchèque. Ça va bien pour lui, c’est sûr que c’est un tournoi de joueurs plus vieux et il ne faut pas trop taper sur le clou. »
Il n’en reste pas moins que, pour un joueur considéré comme à 16 ans d’âge junior à ce tournoi (il a eu 17 ans le 17 juillet), Bedard a démontré qu’il possédait des habiletés offensives qui en faisaient un joueur dans une classe à part.
Son lancer, et surtout la technique avec laquelle il dégaine, était inégalé dans la compétition. Malgré tout, le Mondial junior a rappelé une chose : il n’est pas Connor McDavid ni Sidney Crosby. Il est Connor Bedard. Aura-t-il une carrière à la hauteur de ces deux grandes vedettes ? Ce n’est pas impossible. Il est encore jeune et a encore beaucoup de choses sur lesquelles il doit travailler. Avec du recul, les messages que lui a passés Dave Cameron lui seront bénéfiques pour la suite de sa carrière. En finale, il a été utilisé pendant plus de 25 min en grande finale.
On ne peut donc que s’imaginer à quel point il sera dominant, dans quelques mois, lors du tournoi présenté à Halifax et à Moncton.