Officiellement candidate de la CAQ, Martine Biron défend le 3e lien
Devenue officiellement candidate caquiste sur la Rive-Sud de Québec, l’ex-analyste politique Martine Biron s’est portée à la défense du 3e lien, mercredi, tout en reconnaissant le besoin de réaliser plus d’études pour en démontrer la nécessité.
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«Quiconque vit à Québec sait que ça prend un troisième lien. Il y a des enjeux sérieux avec les deux ponts. [...] Je suis consciente qu’il y a des questions qui sont sans réponses. J’en ai discuté avec M. Legault, on est conscients de ça», a souligné Mme Biron lors d’une conférence de presse où le premier ministre François Legault a confirmé qu’elle sera candidate pour la CAQ dans Chutes-de-la-Chaudière.
-Écoutez l'entrevue de Vincent Dessureault avec Martine Biron au micro de QUB radio:
Dans son passé d’analyste politique, Martine Biron avait pourtant critiqué l’absence d’études d’achalandage pour appuyer la construction d’un tunnel entre Québec et Lévis au coût de 6,5 G$.
«Il y a un bureau de projets qui est en place, on va répondre aux questions. Je suis confiante que rapidement, dans le début du prochain mandat, on va être capables de répondre à ces questions-là», a ajouté la candidate.
À ses côtés, le premier ministre Legault a précisé que des études existent déjà. «Il faut les raffiner», dit-il, notamment pour tenir compte de la pandémie et du télétravail. «Mais pour moi, comme l’a dit Martine, c’est une évidence qu’on a besoin d’un nouveau lien», affirme M. Legault.
D’ailleurs, les deux parlent désormais d’un «lien de remplacement» qui deviendra nécessaire avec le vieillissement des deux ponts actuels.
Le premier ministre a d’ailleurs profité de son allocution pour revenir sur l’avancement des travaux. Alors que la CAQ promettait une première pelletée de terre avant les élections, le tunnel est encore à l’étape des premiers forages afin de déterminer la nature du sol.
«Oui, j’aurais souhaité que les travaux avancent plus vite. Mais on a eu une pandémie, on a revu le projet aussi, pour passer de six voies à quatre voies», s’est-il justifié.
Éthique
Sans surprise, Mme Biron a dû expliquer son passage rapide entre son rôle d’analyste politique à Québec pour Radio-Canada et la politique active au sein du parti au pouvoir.
«Je sais que j’ai fait les choses correctement. J’ai bâti ma carrière sur l’éthique», dit-elle tout en assurant ne jamais avoir «porté les deux chapeaux» d’analyste et de future candidate
Martine Biron affirme avoir refusé une première approche de la CAQ en début d’année puis avoir cédé lors d’une nouvelle proposition en juillet dernier, alors qu’elle était en vacances.
Elle ne craint pas non plus que ses analyses passées lui nuisent dans ses relations avec ses nouveaux collègues. Mme Biron avait notamment critiqué durement le caucus de Québec dans son dernier bilan intitulé La faille.
«J’ai parlé de Geneviève Guilbault, de son arrogance, de sa grosse tête, mais en même temps j’ai déjà dit que cette fille-là était surdouée», a-t-elle noté.
Contrairement à de nombreux députés et candidats de la région, Mme Guilbault n’était pas présente à l’événement, tout comme les ministres Jonatan Julien et Éric Caire, également critiqués dans le texte de Mme Biron. Les trois ministres, a-t-on fait valoir, devaient participer à un comité ministériel en prévision du conseil des ministres plus tard mercredi.
La vice-première ministre a pris les commentaires de sa nouvelle collègue avec philosophie, tout en rejetant l’étiquette d’arrogante. «Moi, je ne lui en tiens pas rigueur. Je comprends le travail que vous avez à faire et j’accueille favorablement la candidature de Mme Biron», a-t-elle déclaré à la presse parlementaire.
«Dégueulasse»
Par ailleurs, le député sortant de Chutes-de-la-Chaudière a profité du point de presse pour répondre aux propos du candidat conservateur dans la circonscription, Mario Fortier. Ce dernier a affirmé lundi que Marc Picard, élu depuis 2003 dans la circonscription, aurait été «tassé» pour faire une place à la candidate-vedette.
«C’est tout simplement dégueulasse, parce que Mario Fortier connaît bien ma conjointe [...] C’est de la petite politique», a déclaré M. Picard, qui se retire de la politique pour s’occuper de sa conjointe gravement malade.